Cécile dos Santos Pédopsychiatre FMH

D’autant que je me souvienne, ce que j’ai toujours préféré c’est jouer : jouer avec mes amis dans un monde d’adultes qui me paraissait si sérieux et peu à l’écoute des richesses de l’enfance, jouer la capoeira-un art martial brésilien rigoureux et ludique, jouer avec mes trois enfants, avec mes petits patients mais aussi leurs parents par la pratique systémique des outils flottants et enfin jouer même avec mes collègues dans le cadre des ateliers thérapeutiques afin de vivre le plus librement et pleinement possible chaque instant d’une vie dont j’ai fait précocement l’expérience de la finitude. 

Vivant au sein d’une famille métissée, j’ai toujours perçu la rencontre avec l’altérité comme enrichissante. Après avoir réalisé l’essentiel de ma formation de pédopsychiatre au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois) avec un heureux petit détour du côté de l’anthropologie, j’ai eu la chance de me former au sein du cabinet du Dr Jean-Claude Métraux (cofondateur de l’Association Appartenances). Mon intérêt pour la clinique de la migration en a été renforcé et ce particulièrement dans les rencontres cliniques qui me proposent d’autres manières de percevoir le monde, d’autres savoir-faire, d’autres conceptions des codes sociaux, d’autres références, d’autres représentations du monde, d’autres possibles… Les migrants bien sûr m’ont offert cet éclairage mais aussi les enfants aux besoins différents, les adolescents et également aussi la si particulière période de la périnatalité.

Etonnée dès mes études de médecine par la forte distinction faite entre le corps et l’esprit, et avec l’éclairage de cultures mêlant plus intimement le psychocorporel, j’ai progressivement suivi une approche plus intégrative, développant notamment des ateliers thérapeutiques à médiation corporelle et interdisciplinaires.

Adoptant une pensée souvent circulaire et un raisonnement systémique auquel je me suis formée en psychothérapie au CERFASY (Centre d’étude et de recherche sur la famille, Neuchâtel), je m’intéresse particulièrement aux liens tissés entre les individus au sein de leur famille, de leur fratrie, avec leurs pairs et au sein de leur écosystème. Percevant la force d’un bon travail de réseau qui permet de croiser des regards interdisciplinaires et d’enrichir la vision des situations, j’ai la grande chance de pouvoir aujourd’hui la développer spécifiquement au sein du projet Kaléidoscope.